Récréations – Le personnel de soutien scolaire ne veut pas en faire les frais!

9 mai 2019

Modification du temps de récréation à la Commission scolaire des Trois-Lacs
Le personnel de soutien scolaire ne veut pas en faire les frais!

« La décision du ministre de l’Éducation de prolonger le temps de récréation partout au Québec, notamment à la Commission scolaire des Trois-Lacs, est improvisée et aura des conséquences directes sur le personnel de soutien scolaire qui n’ont pas été évaluées. Ce n’est pas vrai que cela se fera à coût nul », soutient le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost.

Le président de la FPSS-CSQ a profité de son passage dans la région pour dénoncer l’empressement du ministre Roberge à mettre en place ses idées sans prendre le temps d’évaluer leurs effets sur le milieu de l’éducation. « Avant même de connaître les détails de ces changements annoncés, certaines commissions scolaires s’affairent déjà à mettre en place les nouvelles mesures avec une approche qui nuira au personnel de soutien scolaire », déplore le leader syndical.

Couper pour économiser

À la Commission scolaire des Trois-Lacs, le président du Syndicat du personnel de soutien des Trois-Lacs (SPSTL-CSQ), Éric Vézina, précise que les éducatrices et éducateurs en service de garde, ainsi que les employés du service direct à l’élève pourraient faire les frais de la décision du ministre.

« Cette décision s’explique parce que la commission scolaire attend de connaître les modalités d’application du ministre liées au prolongement du temps de récréation. La possible diminution du temps de présence des élèves au service de garde est une autre conséquence à appréhender puisque plusieurs employés risquent de voir leur temps de travail être diminué. Ça n’a aucun sens puisque l’on rendra encore plus précaires des emplois qui le sont déjà, dans un contexte préoccupant de pénurie de main-d’œuvre », commente Éric Vézina.

Ce dernier ajoute que le syndicat a raison d’être inquiet puisque jusqu’à présent, la commission scolaire n’est pas rassurante concernant le temps de travail en service de garde.

« Nous avons proposé de remplacer le temps passé auprès des élèves par les éducatrices et éducateurs en service de garde par du temps de préparation qui est déjà nettement insuffisant. Pourtant la contribution parentale pour le service de garde demeure inchangée. La situation risque donc d’affecter grandement la stabilité du personnel dans les écoles puisque ces postes pourraient être abolis à la suite d’une diminution du temps de travail », craint le président du SPSTL-CSQ.

Pour sa part, le président de la FPSS-CSQ demande donc au ministre de l’Éducation de reporter sa décision touchant le temps de récréation.
« Il doit prendre le temps de consulter les gens sur le terrain et les organisations syndicales afin de bien faire les choses et d’éviter que le personnel des services de garde ne fasse les frais de ce changement. Plusieurs auront une diminution de leur temps de travail, ce qui rendra ces emplois encore plus précaire. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre ce n’est rien pour améliorer les choses », plaide-t-il.
Faire bouger les enfants

D’autre part, Éric Pronovost soutient que si l’objectif est d’augmenter les activités physiques chez les jeunes, on peut agir autrement. « Pour les élèves qui fréquentent le service de garde, on déplacera dix minutes à l’heure du midi, au moment où ils avaient l’occasion de faire de l’activité physique, pour le matin ou l’après-midi. Il ne s’agit pas d’un ajout de minutes, mais seulement d’un déplacement ».
« Si nous voulons accrocher les jeunes à l’école, ils doivent avoir le goût d’y aller et les activités parascolaires y jouent un rôle primordial. Pour améliorer l’offre d’activités parascolaires, il faut l’ajout de ressources diverses au niveau du personnel de soutien scolaire, tel que des techniciens en loisirs, des techniciens en éducation spécialisée, des techniciens en travaux pratiques, des techniciens en informatique et bien d’autres ».

Propositions

En terminant, le président de la FPSS-CSQ croit qu’il serait plus approprié de confier les périodes de surveillance des récréations à des personnes qui pourront s’y consacrer pleinement. « Ainsi, des surveillantes d’élèves, des éducatrices en service de garde ou des techniciennes en éducation spécialisée pourraient superviser les deux périodes de récréation, ce qui permettrait au personnel enseignant de se consacrer à d’autres tâches. En raison de leur surcharge de travail, cette aide serait sûrement appréciée. Par contre, il faudrait en vérifier l’impact au niveau des enseignantes et enseignants ».

Éric Pronovost rappelle que le personnel de soutien fait partie de la solution pour améliorer notre système public d’éducation. « L’éducation, c’est aussi nous! »